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Style

Kevin Germanier : « Les gens ont une idée préconçue de ce qu'est la mode éthique »

Par Marine Poyer | le mardi 2 août 2022

Le créateur Kevin Germanier  

En quelques saisons seulement, Kevin Germanier a conquis le monde de la mode. Avec son prêt-à-porter aux accents couture et sa technique de broderie en silicone, le designer suisse s'est rapidement imposé comme le nouveau talent à suivre de près. Rencontre.  



Printemps : Pourquoi avoir choisi de faire carrière dans la mode ? 

Kevin Germanier : C'est une histoire un peu bateau. Je pense que j'ai toujours fait ça. Depuis que je suis tout petit : il y a des photos de moi à trois ans en train de draper des tissus autour d'une Barbie de ma sœur ! 


Quel a été votre parcours ? 

J'ai fait mon année préparatoire en Suisse et après j'ai intégré la Central Saint Martins. Louis Vuitton m'a proposé un job mais j'avais toujours promis à ma maman de finir mes études... Du coup j'ai terminé et ils m'ont attendu. Je n'avais même pas de diplôme que j'avais déjà un travail et ça c'était vraiment une sécurité dans le monde de la mode.  

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Qu'avez-vous appris chez Louis Vuitton ? Et comment êtes-vous passé de l'accessoire au vêtement ? 

Louis Vuitton, c'était la meilleure école. C'était très varié. Je dirais que j'y ai appris le souci du détail, les petites choses qui font la différence entre un produit qualitatif et les autres. On pense souvent que le designer de mode est quelqu'un qui dessine et qui fait des petites robes toute la journée mais on crée bel et bien un produit ! J'ai toujours le souci du détail. J'ai toujours fait du vêtement. Je finissais chez Louis Vuitton et après je rentrais chez moi. Il y a des gens qui vont voir des amis, qui boivent un verre en terrasse, moi je faisais des vêtements.  

Vous battez-vous pour changer la vision que le monde a de la mode éthique ? 

En 2018 encore, on me regardait en roulant les yeux en se demandant ce que je faisais. « La mode éthique ? C'est bizarre. Que veut-dire upcyclé ? » Aujourd'hui, tout est sustainable. Votre shampoing, votre pizza, vos vacances en Grèce... On nous la donne à toutes les sauces. Je vais être franc, je vais arrêter d'être suisse mais ça commence à me gaver un petit peu ! Ce n'est pas parce que c'est une mode éthique qu'il faut forcément la présenter sur un fond vert et des plantes. Les gens ont une idée préconçue de ce qu'est la mode éthique alors que l'important est de savoir comment vous sourcez, si votre femme est aussi bien payée que votre homme, si tout le monde finit de travailler à 18h30 ou si tout le monde est surexploité. C'est ça, être éthique. C'est votre manière de traiter les gens, ceux et celles avec qui vous travaillez, les acheteurs à qui vous faites de fausses promesses... Nous, nous n'avons pas de stock, nous produisons uniquement ce que nous avons vendu. Mon but est de demander pourquoi je devrais nourrir ce mythe qu'une mode éthique est boring alors que personnellement, mon style est flamboyant, glamour, coloré ? 


Où et par qui sont fabriquées les pièces Germanier ?

On touche un peu à tout. On a du sac, du sequin, du tricot, de l'imprimé... On a plusieurs pôles de création. À Paris, c'est plus ce que porte une Lady Gaga, une Michelle Obama, ce genre de pièces qu'on doit faire rapidement. Mon agent est ici aussi, donc forcément c'est plus facile pour tout ce qui est célébrités. Le tricot c'est en Suisse, c'est en Valet, là où j'ai grandi, c'est fabriqué par ma famille. Et après on a à Shanghai pour les sequins et les sacs aux Philippines car les perles sont là-bas. On fait ce qu'on peut pour essayer de produire là où c'est sourcé. Par exemple, le tricot, la laine est sourcée en Suisse, donc on produit en Suisse.

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Votre mère et votre grand-mère travaillent dans vos ateliers. Comment est-ce arrivé ? 

Ma mère travaille avec moi depuis que j'ai lancé Germanier. Le deal c'était « si je fonde Germanier, j'ai vraiment besoin que mes parents soient derrière moi ». Ma mère gère 16 tricoteuses maintenant. Elles sont Suisses et ça va de ma grand-maman à mes grand-tantes à la prof de yoga de ma maman. Au final, c'est une communauté de femmes. À la base c'est ma maman qui cherchait du travail. Elle avait mis sa carrière entre parenthèses pour élever ses enfants et lorsqu'elle a voulu revenir dans le monde du travail, on lui a dit « Madame vous êtes trop vieille ». À 42 ans. C'est pareil pour ma tante qui a perdu son mari. Ce sont des femmes qui ont des problèmes de réinsertion dans la société. C'est aussi devenu une communauté de 16 femmes qui pourrait continuer à grandir.  


Vous avez beaucoup recours à l'upcycling. Avez-vous remarqué une différence depuis qu'il est légalement interdit aux marques de brûler leurs invendus ? 

Non, ça a toujours été une catastrophe. On ne va pas changer le monde en deux saisons. Maintenant, tout est supposément sustainable. Depuis quand est-ce à la mode de sauver la planète ? Les gens n'ont pas conscience de l'amas des déchets qu'on peut trouver.  

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Pourquoi vous être tourné vers l'upcycling ? 

Car cela a toujours été moins cher pour moi. Le Central Saint Martins College est très cher. Et quand j'y suis allé, c'était plus facile pour moi d'acheter du coton blanc, une couette en friperie... Je suis suisse, donc je sais gérer mon portefeuille ! Ce n'était pas pour sauver la planète, c'était juste parce que c'était moins cher. Et ensuite, quand je suis allé travailler à Hong-Kong, j'ai pu sourcer des matériaux qui m'ont aussi ouvert l'esprit. Je me disais : « Je peux avoir du sequin, de la perle, de très belles choses sourcées de manière éthique ».  


Parlez-nous de votre technique de broderie en silicone... 

C'est une technique que j'ai développée quand j'étais étudiant. C'est ma technique à moi donc je ne vais pas tout dire ! Mais à la base c'est pour produire plus rapidement. Car à l'école vous avez trois mois pour produire 6 à 8 looks. Si vous collez, bien entendu ça devient dur, mais le silicone permet de conserver la souplesse et la légèreté. Il me permet d'avoir une finition couture mais avec une technique extrêmement rapide. Et le but était aussi de revisiter la broderie.  

Pour qui dessinez-vous ? 

Tout le monde ! Je fais de la mode femme, basée sur une anatomie féminine. Il y a une pince de poitrine, plus de pinces pour les hanches etc... mais si un homme veut le porter, il n'y a vraiment aucun problème ! 


La mode Germanier est assez extravertie. Quelle pièce conseilleriez-vous à celle ou celui qui veut découvrir la marque mais ne sait pas comment se lancer ? 

On a des choses incroyables mais on a aussi les basiques Germanier. Un denim, tout le monde en a un. Un t-shirt blanc, tout le monde en aura besoin aussi. Le tricot aussi. C'est un cardigan en laine, qui peut être porté avec votre jean préféré. Ça ne fait pas forcément soirée. Après il y a aussi l'idée que parce que c'est coloré et brillant, c'est conçu pour la soirée. Mais portez-le dans la journée aussi ! 


Pour conclure, comment résumeriez-vous l'esprit Germanier ? 

Un beau produit par un prix justifié. De l'honnêteté et de la transparence.  

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