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Léna Situations : « Réussir à garder ma liberté, c'est ça le plus important »

Arts | le lundi 10 mai 2021
Lena Situations en Jacquemus
Autrice d'un best seller axé sur le développement personnel intitulé Toujours plus, publié en 2020, la Youtubeuse et star des réseaux sociaux Léna Mahfouf - alias Léna Situations - s'est également imposée du haut de ses 23 ans comme une nouvelle figure incontournable du milieu de la mode. Repérée par Loïc Prigent il y a un an, elle couvre depuis les défilés des plus grandes marques en faisant preuve d'un humour irrésistible. Rencontre.

Printemps.com : Tu étais déjà passionnée par la mode lors de ton adolescence, au point de tenir un blog et de te rendre devant les lieux des défilés durant les Fashion Weeks pour voir passer les personnalités et les professionnel·le·s du milieu. Parfois, tu es aussi parvenue à obtenir une place. Te souviens-tu de ton premier show ?

Léna Situations : Oui, c'était celui de Jean-Charles de Castelbajac, j'avais 16 ou 17 ans et j'avais d'ailleurs publié des photos ainsi qu'une review du défilé sur mon blog. Le mec qui s'occupait des entrées m'a dit : « Je te vois à chaque show, t'es tellement mignonne... Tiens ! » Il m'a donné une invitation et je me suis retrouvée à côté de Chiara Ferragni. Elle n'était pas encore aussi célèbre à l'époque, mais je la connaissais. Je n'arrêtais pas de trembler, je lui ai dit : « J'adore ce que tu fais, ça a l'air génial d'être influenceuse ! ». Fin de la conversation... Elle est partie vivre sa vie et moi j'ai pensé : « Je veux faire ce job, c'est tellement bien ! ».

Une fois ton bac L en poche, tu es entrée au Moda Domani Institute, à Paris, où tu as notamment étudié la communication de mode. Pour payer les frais de scolarité, tu as cumulé jusqu'à cinq petits boulots en parallèle de tes études. Ce sont des expériences qui ont été formatrices à tes yeux ?

Complètement. Ça m'a permis de me rendre compte de la valeur de l'argent. Ça m'a aussi forgée en termes de discipline : j'avais un objectif et il fallait tout donner pour réussir. En un an et demi, j'ai gagné cinq ans de maturité. Heureusement que j'ai connu cette étape-là avant de devenir influenceuse, sinon ça aurait pu vraiment mal tourner. Même si j'essaye de me dire que je le mérite parce que je travaille, je me rends compte que ce que je vis en ce moment relève du privilège.

Lena Situations en Prada

Tu as l'air de rester très humble vis-à-vis du succès que tu rencontres.

Oui, ça m'embêterait de devenir une connasse [rires, NDLR]. Quand il y a quelque chose qui brille, beaucoup de gens veulent y participer, se l'approprier ou être à côté parce qu'ils pensent que ça va leur rapporter beaucoup d'argent ou une sorte d'élévation sociale, mais je veux vraiment rester loin de ça parce que tu peux vite prendre la grosse tête. Toute la journée on te dit : « C'est génial ce que tu fais, t'es trop jolie... » et si tu ne prends pas de recul tu commences à y croire et à être odieux. Je n'ai pas envie de ça. Et je suis arrivée très vite, mais je peux aussi repartir très vite, on ne sait pas. Ou bien peut-être qu'un jour, je vais péter un câble.

Tu dois en effet subir une certaine pression, induite notamment par les algorithmes des réseaux sociaux, qui incitent à poster toujours plus sans jamais s'arrêter, d'autant que les followers ont tendance à se demander ce qui cloche lorsqu'un·e influenceur·se arrête de poster quelque temps...

C'est ce qu'on croit, mais au final, je ne pense pas que ça soit vrai. Au contraire, j'ai parfois l'impression qu'on me voit trop, notamment suite à la promotion de mon livre. Dans le milieu de l'édition, il était un peu perçu comme un ovni, ce qui m'a d'autant plus donné envie de le défendre.

« Je suis arrivée très vite, mais je peux aussi repartir très vite. »

Il a d'ailleurs cartonné en fin de compte : il est même devenu numéro un des ventes en France...

Oui, parce que je l'ai beaucoup porté, j'ai vraiment voulu montrer que quand t'es une nana, que t'as un projet et un peu d'ambition, il ne faut pas s'arrêter au premier refus. J'en ai d'ailleurs connu beaucoup. Le livre a été sold out au départ parce que les libraires ne le commandaient pas, ils n'y croyaient pas. Initialement, les télés ont par ailleurs toutes refusé de m'inviter sur leurs plateaux et je n'ai eu aucune interview dans les magazines, je n'ai pu donner des entretiens que sur le digital. Mais je n'ai pas lâché l'affaire et quand les chaînes de télévision et les magazines ont remarqué l'engouement qui s'était créé, j'ai pu y avoir accès.

Lena Situations pour Printemps.com

En parallèle de ton livre, tu t'es de plus en plus investie dans le milieu de la mode. Le journaliste et documentariste Loïc Prigent fait d'ailleurs office de mentor pour toi, depuis qu'il t'a demandé de couvrir un défilé Balmain pour sa chaîne YouTube, au début de l'année 2020. Comment votre collaboration est-elle née ?

C'est Bilal Hassani [avec qui Léna Situations est amie, NDLR] qui nous a mis en contact. Il a fait une vidéo avec Loïc et je lui ai dit : « Je ne peux pas te croire, Bilal ! J'adore Loïc, je suis fan de lui ! » Il peut se moquer de la mode, il a conscience que ce milieu peut être très futile, mais il sait aussi que c'est un art et il peut très bien te l'expliquer. Bilal m'a répondu : « Ah, mais c'est marrant, Loïc m'a parlé de toi, il adore aussi ce que tu fais, il a même regardé tes vlogs d'août. » Je me suis dit : « Ouahhh, incroyable ! ». Bilal m'a ensuite proposé de dîner au resto, mais je ne savais pas que Loïc serait là et il ne savait pas que je viendrais non plus, donc c'était comme une sorte de blind date. Après, j'ai appelé ma mère, je lui ai dit : « Tu te rends compte ? ». On parlait de lui quand j'étais à l'école et j'allais à ses dédicaces, donc c'était vraiment très fort de le rencontrer et de voir à quel point il est humble.

LENA SITUATIONS RENCONTRE OLIVIER ROUSTEING AU DEFILE BALMAIN ! By Loic Prigent

Après avoir remplacé Loïc Prigent au défilé Balmain automne-hiver 2020, tu as couvert le show Miu Miu pour sa chaîne et assisté aux défilés Dior ou encore Jacquemus... Tu fais maintenant partie intégrante de l'industrie de la mode. Vue de l'intérieur, correspond-elle à l'image que tu t'en faisais auparavant ?

Je me rends compte qu'il y a en fait encore plus de travail derrière les défilés que ce que je pensais. Avec ma caméra de vlog, on me donne maintenant accès aux backstages, où je peux parfois me rendre en amont des shows. Il y a tellement de personnes impliquées pour 15 minutes de défilé ! C'est ça que j'ai envie de mettre en avant : les gens qui ont construit le décor, ceux qui ont fait le make-up... Avoir accès au backstage me fait encore plus kiffer que le défilé en lui-même. Quand je collabore avec une marque, je demande aussi si je peux visiter leurs bureaux, car j'adore pouvoir voir les gens, comment ils travaillent, comment ils s'organisent, je suis très curieuse.

Sur quels nouveaux projets travailles-tu en ce moment ?

Je veux reprendre ma chaîne YouTube, parce que ce que j'aime le plus faire, c'est créer des vidéos. Je recommence à en poster tous les dimanches, à 20h50 - comme les films sur TF1 - et je suis également en train de préparer des vidéos sur les backstages de la mode. J'ai envie de raconter les histoires qui me font kiffer et de créer de bons contenus qui alterneraient entre mode, vlog et lifestyle. Réussir à garder ma liberté, c'est ça le plus important. Ça fait deux ans maintenant que je mène mes activités à temps plein, il s'est passé beaucoup de choses en l'espace de ces deux années et je n'ai pas envie de me brider. J'ai toujours suivi mon instinct et même lorsque ça ne fonctionnait pas je me disais : « Au moins, j'ai tenté. » Il vaut mieux un « au moins j'ai essayé » plutôt qu'un « si je l'avais fait ».

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