Diesel

Rome ne s'est pas faite en un jour, et l'empire bâti par Renzo Rosso non plus. Cependant, dans le cas de ce dernier, la success story est assez fulgurante pour être notifiée. Après avoir commencé à fabriquer (à la main) et vendre ses premiers denims alors qu'il n'était qu'adolescent, ce fils de fermier diplômé de l'Istituto Marconi de Padoue a fait ses premiers pas professionnels en rejoignant dans les années 1970 le groupe Moltex, alors propriété d'Adriano Goldschmied. Spécialisée dans le jean, l'entreprise compte à l'époque parmi les plus importantes du secteur en Italie. Âgé de seulement 23 ans et grâce à un prêt de 4 000 euros financé par son père, il investit dans la société et en devient propriétaire à hauteur de 40%. Quelques années plus tard, en 1978, le duo renomme la marque Diesel, en référence à l'ampleur prise par ce carburant alternatif en plein cœur du chic pétrolier. Les sourcils se lèvent, les interrogations sont nombreuses mais les entrepreneurs sont sûrs d'eux : face à Lee Cooper et Levi's, il reste de la place pour un nouveau nom du denim, à mi-chemin entre décontraction et raffinement. En 1985, Renzo Rosso rachète le reste des parts de son associé et devient alors l'unique propriétaire de la griffe. Proposant initialement des jeans, la marque se transforme petit à petit pour devenir un géant textile dont les collections comprennent t-shirts, chaussures, accessoires divers et parfums. Cependant, loin de s'arrêter en si bon chemin, Renzo Rosso fait au début des années 2000 l'acquisition de marques à la créativité exacerbée ainsi que de grands noms indépendants. En 2008, il fonde le groupe OTB (Only The Brave), qui compte désormais des parts majoritaires chez Maison Margiela, Marni, ou encore Viktor and Rolf. Ou comment fonder un empire textile, un ourlet à la fois.